Lors de la sortie des films Kodachrome, en 1955, Willy Ronis s’essaya à la couleur avant de retourner à la photo N&B.
Le livre Paris Couleur nous permet de découvrir quatre–vingts photos de ce maître du N&B.
Sans changer son mode opératoire, il photographia ses sujets de prédilection : les gens, la rue, la vie quotidienne.



Des photos prises, pour certaines, à pleine ouverture au 1/10ème voire au 1/5ème, à main levée avec un film dont la sensibilité ne dépassait pas, à l’époque, 10 ASA !
Une véritable leçon sur la gestion de la lumière.
Des images à savourer sans modération...

Editeur : Le temps qu'il fait
Prix éditeur : 35 €
Extrait de la préface de Michel Boujut :
Que ressent-on devant les Kodachromes ici rassemblés qu’on ne ressentait pas devant les épures en noir et blanc ? Les décors sont les mêmes, jamais vides, propres à la rêverie des amoureux et des passants : rues, quais, ponts, fontaines, escaliers, terrasses, grands magasins, monuments, ligne des toits… Ici, c’est la nuit bleue, comme un voile de tulle enveloppant les Invalides, là une tache rouge posée sur une échoppe de la rue Tholozé. Ailleurs, la rue de Crimée sous un ciel d’orage. Instantanés, instants donnés. La vie y apparaît-elle avec plus de vérité ou moins de mélancolie ? Plus de distance ou moins de gravité ? Nous semble-t-elle plus anecdotique ou moins intemporelle ? C’est à ces questions que chacun répondra selon sa propre sensibilité. On se les était posées, il y a quelques années, lors de la présentation sur France 2 du film de montage intitulé Ils ont filmé la guerre en couleur, où des scènes « déjà vues » du débarquement et de la Libération de Paris, nous revenaient soudain comme neuves. Ce n’étaient plus des archives, mais des tranches de vie immédiate, avant que la mémoire ne s’en empare. »
Commentaire de Willy Ronis :
« A comparer ces images à ma production en noir et blanc, je n'y trouve pas de différence fondamentale. L'usage de la couleur n'a pas généré pour moi une manière différente de traiter les sujets abordés. Dès mes premières images, mon centre d'intérêt fut la personne humaine dans ses comportements les plus communs. Rare exception, seule la couleur rouge vif du magasin me fit photographier ce coin de la rue Tholozé. J'ai pourtant dans les années soixante, abordé des sujets fort éloignés de mes préoccupations habituelles. Mais ce furent là des divertissements passagers, comme pour m'ébrouer, rien qui pût modifier mes occupations ordinaires, auxquelles je suis retourné très vite, comme on retourne à la fontaine où l'on épanche régulièrement sa soif. »