Péloche, vous avez dit péloche ?
"Je me retourne, mais où sont elles ?
J'étais sûr de les avoir mises ici... Je fouille à gauche, retourne tout à droite. Rien. Rien de rien bon sang de bonsoir !
Je les avais pourtant bien sorties du congel, je les avais pourtant bien laissées prendre la température ambiante !
Je suis sûr de les avoir mises à côté du sac.. ou peut être dedans...
Une bouffée de chaleur m'envahit subitement.
Et si je ne les retrouve pas ? Mais comment vais-je faire ?
Mes 50, 125, 400 et mes 800 où sont-elles ? "
C'est une bonne odeur de café qui me fait ouvrir les yeux.
Je sors de mon rêve, je suis en nage... était ce un rêve ou un cauchemar ?
Un cauchemar sûrement. Pensez vous, je ne pouvais plus mettre la main sur mes péloches.
Imaginez vous partant en reportage et ne plus savoir où les avoir mises ! Ca c'est un cauchemar plus qu'un rêve.
Je fonce au labo. Non, elles sont là mes ....... cartes CF. Ouf ! j'ai eu une de ces trouilles !
C'est qu'à l'époque il fallait "embarquer" des pellicules de 125asa (pardon ISO, on dit Iso à la place de Asa maintenant)
sans oublier les TRI X 400iso pour un bon reportage.
Je ne vous parle que d' un reportage en noir et blanc car s'il s'agissait d'un évènement réclamant de la couleur, c'était une autre paire de manches !
Des 160 Kodak, de la Fuji Réala, de la Velvia ou de la Provia pour les dias pour ne citer que quelques unes.
12, 24 ou 36 poses suivant le conditionnement ......
Une pellicule qu'il fallait utiliser du début à la fin à la même sensibilité. Impossible de faire 20 prises à 400iso et de la "pousser" à 1600iso pour la finir.
C'est au développement que cela coinçait.
Je ne veux pas tomber dans le ringard mais il faut admettre qu'il y a pas si longtemps, moins de 10 ans en arrière
et encore d'actualité pour ceux qui conservent l'argentique, on photographiait avec des pellicules et non avec une carte.
Vous ne pouvez pas imaginer le bonheur que nous avons actuellement !
Pouvoir mettre dans son appareil une "pellicule" capable de faire des centaines de photos ....
Mieux... avoir le privilège de passer de 100iso à 3200iso puis revenir la minute qui suit à 100iso histoire de passer de l'intérieur
éclairé à la bougie au plein soleil en extérieur .
Ce privilège, c'est le bonheur à l'état pur. C'est un bonheur que les nouveaux adeptes de la photographie numérique ne peuvent connaître.
Jamais, il y a 10/15 ans je n'aurais imaginé une telle révolution. Et révolution, le mot est faible. Je dirais une explosion dans ce domaine.
Avoir le privilège de regarder, l'instant qui suit la prise de vue, sa photo sur l'écran de l'appareil, grossir l'image et finalement la mettre à la poubelle
Ca aussi c'est une avancée technologique énorme. Pensez donc, il fallait confier au labo ses dias
et attendre plusieurs jours pour finalement s'apercevoir que ses macros n'étaient pas terribles, floues ou mal éclairées, à refaire donc.
Alors que les cartes mémoire sont de plus en plus rapide à l'écriture et que je vois des gens râler devant le temps "interminable" que met l'appareil
pour enregistrer un fichier Raw (- de 10 secondes) je me dis que ces gens là ne connaissent pas leur bonheur et qu'au lieu de rouspéter contre leur buffer,
ils feraient mieux de reprendre en main un appareil photo 35mm, un bon vieux F100 ou F5 des familles.
Ils pesteraient moins contre les réglages, buffer, courbes et autres paramètres divers et consacreraient plus de temps au cadrage et aux vraies bases de la photographie."
© Photos-entre-Amis - Cléophas